Monday, November 14, 2011

Blood, Toil, Tears and Sweat

Depuis une semaine, il y a un brouillard de fou. Tellement que, du 9e étage du bureau, on dirait qu'il y a une grosse tempête de neige. Alors j'étais tout énarvé samedi en lisant sur le site de la BBC qu'il allait faire super-beau dimanche. Je me suis donc planifié une longue marche dans l'Ouest de la ville.

Pour une raison quej'ignore, j'ai pris Falmount à gauche en sortant de chez nous, en oubliant que ç'allait me mener à Elephant&Castle (quel drôle de nom de station de métro, d'ailleurs...). Mon plan d'aller vers le nord a échoué. Seule option : passer par Westminster, à l'ombre de Big Ben (ou de "Big Bang" comme dit Petite...).

Des rues fermées, des gens partout. Presqu'impossible de passer à la hauteur de l'Abbaye tellement les gens étaient tassés. Et, au loin, des détecteurs de métal... J'ai mis du temps à comprendre : j'étais, Ô hasard, en plein coeur des célébrations du Remembrance Day... à 10h40, soit 20 minute avant "l'heure H".

Honnêtement, des milliers de personnes qui se pilent sur les pieds et qui arrêtent, tout d'un coup, de bouger et observent deux minutes de silence, ça force le respect. Au coin de St-James Park, j'ai donc enlever mon chapeau et, devant les deux gardes en sentinelle (comme ceux de la Citadelle, à Québec), j'ai observé deux minutes de silence.

Il faut savoir que cet été j'ai écouté en bloc 8 heures de documentaire sur la première grande guerre. Et je me souvenais des discours de Churchill (I have nothing to offer but blood, toil, tears and sweat), des histoires de raids aériens allemands au-dessus de Londres et de photos de gens qui couchaient dans le métro pour éviter les bombes et qui allaient travailler ensuite. Dans le ciel bleu au-dessus de ma tête, j'ai imaginé des avions de guerre menaçant pendant deux secondes et me suis demandé ce que c'est vraiment d'être en guerre et de ne la gagner qu'au prix de centaines de milliers de vies.

Bien longtemps après les deux minutes de silence, il y a eu une marche des vétérans. Des vrais. Ceux qui étaient là. Dans la boue, sous le soleil du nord africain ou en Normandie au Jour J. Des vieux marchaient, fiers et décorés, au son de la musique militaire. Ils ont défilé durant plus d'une heure (c'est dire à quel point il y en avait !). Des vétérans de 39-45, mais d'autres plus jeunes avec eux. Évidemment, ce sont les têtes blanches qui imposent le plus de respect. On devine leurs secrets. Les horreurs qu'ils ont vues. La fierté qu'ils éprouvent encore.

En quelque part dans tout ça, au bout d'une marche sur la longueur de St-James Park, arrivé à Buckingham Palace, il y avait encore du monde entassé. Mais ils n'avaient pas l'air d'y être pour les vétérans, ou le Jour du Souvenir. Curieux, j'ai attendu avec eux pour me rendre compte soudainement qu'une grosse Bentley me passait sous le nez avec... la Reine à son bord ! Avant même la fin de ma 2e semaine ici, j'aurai vu ti-Liz ! Dans mon énervement, j'ai pris mon appareil photo (beaucoup trop numérique... vous savez : le modèle qui prend 20 minutes à analyser son environnement avant de prendre une photo ?) et j'ai pris (trop tard, évidemment) cette photo de Sa Majesté :


euh... bon. Vous voyez l'auto, là, dans le background ? Ben c'est la Reine. C'est fou de voir tant personne attendre durant aussi longtemps juste pour voir une voiture passer à toute allure pour aller se stationner dans son (gros) drive-way, tout de même. Je comprends mieux pourquoi tout le monde capotait au marriage (très public) du Prince...

Je commence à croire que la monarchie ici, c'est comme le monstre du Loch Ness. Tout le monde va au lac en espérant le voir et on en devine des signes d'existence une fois de temps en temps. Mais c'est assez pour que le monde trippe. (soupir).

Sinon, grosse journée qui devait n'être qu'une simple promenade. Le highlight, sans m'y attendre, a été un moment intense d'histoire vécu à nouveau à travers quelques vieux monsieurs qui marchaient lentement et deux minutes de silence.

Moment auquel la Reine a pris part avec moi.




2 comments:

  1. J'ai tellement un beau souvenir du 11 nov. à Londres. L'Abbaye, les hommes tous habillés avec leurs médailles et leurs 'tailed tuxedo vests' (aucune idée c'est quoi en FR) et la grandeur des célébrations.

    As-tu été boire à Victoria Parc pour les célébrations de la journée Guy Fawkes? Ou du moins, pris le temps de regarder les feux d'artifices?

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  2. C'est peut-être le moteur de ton autofocus qui est lent... si c'est le cas, c'est pas ton appareil, c'est l'objectif le problème...

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