Tuesday, December 20, 2011

Seulement quand il ne pleut pas...

On m'avait averti, mais je dois avouer que ça surprend encore: l'humidité et les gens qui conduisent de "l'autre côté de la rue".

Astérix et l'humidité britannique

En fait, mon collègue François avait eu ce merveilleux mot d'esprit avant mon départ de Montréal:

- Il y a souvent du brouillards comme ça en Bretagne ?
- Oh ! non... Seulement quand il ne pleut pas...

... ça vient d'Astérix chez les Bretons. Que j'ai revu cette semaine. Brillant. Absolument brillant. Autre citation :

- Dis donc, tu rames très bien Jolithorax!
- J'ai eu de la chance... Mon père est d'Oxford. Et ma mère, de Cambridge.

Autre petit bijou : cette reconstitution du BigBen, version Astérix:


Mais j'allais vous parler d'humidité. Il y en a beaucoup. Et quand le soleil se couche, il fait froid (rien de comparable à une nuit de février au Lac St-Jean, mais pas agréable quand même). Voilà. C'est pas mal ce qu'il y avait à dire sur l'humidité. Je voulais surtout plugger des jokes d'Astérix. Dont celle-ciLa pognez-vous?

La bonne conduite

Je commence à ne plus risquer ma vie à chaque fois que je traverse la rue et à suivre le flot de gens dans le  Tube sans me faire rentrer dedans. C'est fou à quelle point conduire d'un côté de la rue est une norme sociale qui s'enracine en vous sans que vous ne le sachiez...

Comme plein de gens, je croyais que les Brits conduisaient "du mauvais côté" de la rue. Mais jusqu'au tournant du 19e, le monde entier (qui était, à bien des égards, britannique) conduisait à gauche. La raison est fort simple (oui oui, j'ai fait des recherches là-dessus... juste pour vous, cher lecteur (remarquez le singulier)) et s'explique ainsi.

Époque médiévale. Les gens qui utilisent la route sont armés et certains se protègent avec un bouclier. Comme c'est le cas aujourd'hui, environ 85% des gens sont droitiers. Si on me frappe avec une épée, je veux tenir mon bouclier contre mon agresseur avec mon bras le plus fort pour me protéger. Dans 85% des cas, ce bras, c'est le bras droit. Je vais donc m'arranger, lorsque je croise un preux chevalier, pour qu'il passe à ma droite afin de pouvoir me protéger avec mon bouclier si le chevalier en question s'avère pas fin.

Ça permet aussi d'utiliser le bras pour tout autre usage comme jouer avec un yoyo ou texter le Roi.

Vous me suivez ?

Ainsi donc, de l'époque médiévale et de ce réflexe de défense serait apparu l'habitude de "conduire son cheval" à gauche.

Or, la révolution industrielle étant ce qu'elle est, et l'Amérique ayant (BEAUCOUP !) plus d'espace pour circuler que le Royaume-Uni, l'habitude a lentement changé. C'est que, aux nouvellement créés États-Unis, les débardeurs traînent d'énormes charges, tirées, la plupart du temps, par des chevaux. En fait, par un attelage de chevaux. Évidemment, quand on "pilote" 4 ou 6 chevaux, on veut pouvoir les contrôler du mieux qu'on peut -- à coup de fouet, comme c'était coutume à l'époque.

Imaginez vouloir fouetter 6 chevaux attelés ensemble. Imaginez que, comme 85% des gens, vous êtes droitier. Vous allez vouloir vous positionner sur le cheval le plus à gauche de votre "Bande des Six" (héhéhé) pour fouetter plus facilement du côté de votre bras le plus fort, le droit.

Vous vous retrouvez donc à gauche de votre "voiture". Et si un autre "conducteur" avec ses chevaux et sa cargaison voulait vous dépasser, vous allez vouloir qu'il le fasse par votre gauche (votre côté de l'attelage) pour être en mesure de voir s'il y a assez d'espace entre vous deux pour éviter un accident malheureux. Ainsi, les américains auraient changé l'habitude de conduire à droite et auraient opté pour le contraire.

Les États-Unis étant une force économique importante, l'habitude qu'ils ont prise s'est répandue un peu partout. Par contre, puisqu'ils sont physiquement isolés, certains pays comme le Royaume-Uni, l'Australie et le Japon, conduisent encore comme il se doit : à gauche.

Une légende un peu complémentaire veut que la France aurait commencé à dépasser par la gauche parce que Napoléon (co-fondateur de RONA, comme chacun le sait) était gaucher... Mais la plupart des sources lues sur le web disent que c'est de la foutaise...

J'ai aussi déjà entendu dire que les Français, pour dénicher un espion anglais sur leur territoire, auraient décidé de conduire de manière contraire à la coutume britannique. Tu dépasses à droite? T'es un espion.  (Avec le recul, ça me semble faible comme hypothèse... je n'ai d'ailleurs rien trouvé sur le web pour corroborer le tout... alors c'est sûrement de la foutaise ça aussi...).

* * * * *

D'ici la fin de la semaine, je vais essayer de prendre du temps pour vous parler de Noël. C'est la première fois que je le passe à l'Étranger. Il faut bien en parler.

D'ici là, hommages sentis à Kim-Jong-Il. Bien sûr, d'autres trouvent ça moins drôle...

Thursday, December 1, 2011

Pendant ce temps, à Laval-les-Bains...

Ah ! Laval. Avec son maire en place depuis une ordonnance de l'Intendant Jean-Talon, ses centres d'achats (Plein air Dépôt, Café Dépôt, Cuisine Dépôt, Réno-Dépôt...), ses piscines extérieures, ses bungalow en plein champs et ses enveloppes brunes. Il n'y manquait qu'une chose :


Il fait bon vivre à Laval depuis Août dernier (ah-ha, vous pensiez pas que je continuais à m'intéresser aux actualités chien de bé nous, comme disait Ben Béland!). Les jeunes de 14 à 18 ans peuvent maintenant jouer à Jersey Shore/Occupation Double comme des grands. Lisez bien : si c'est du 14-18, c'est qu'il y a théoriquement des gens de 14 ans dans le lot. 

Et possiblement dans l'écran à 27 secondes, 2 minutes et 2:09 dans le vidéo ci-dessus.

Dire qu'à cet âge-là, j'écoutais les Muppets... Les temps changent, et ça me donne l'impression de devenir un vieux cons qui chiale contre "l'évolution".

Dans ce temps-là, je me dis que c'est pas si mal et que je ne peux pas être si vieux que ça, tant que je peux rire du Sweedish Chef:





héhéhé...

Tuesday, November 29, 2011

Le bureau...

C'est sûr que mon séjour ici est facilité par le fait que j'y travaille. Alors "le bureau" (toujours et encore lui) prend beaucoup de place dans mes journées, mes soirées (mais pas encore mes weekend, Dieu merci !). Le bureau ici, c'est pareil, mais différent, comme disait Yvon Deschamps. Y a plein de monde, du café, des centres d'achats dans le sous-sol, une station de métro pas loin, des ordis et tout ce qui caractérise un bureau en général.

Parc près du bureau.
Mais c'est aussi différent. Pas de bureaux, au bureau. Tout le monde est sur des "hot desks" (même les grands patrons). Alors pas de "viens dans mon bureau" ou de vendredi après-midi ou on se rejoint, 4-5, dans un bureau pour regarder la n-ième version de Friday de Rebecca Black. Parce qu'au bureau, si on parle trop fort au téléphone, on dérange tout le monde.

Une configuration dé-hiérarchisée comme ça, ça fait en sorte qu'après 3 semaines, j'ai encore de la difficulté à savoir qui est au-dessous et en-dessous de moi dans l'organigramme. Je sais encore pas où ranger ma tasse de café Donald Duck (que j'ai évidemment trainée avec moi). Je peux pas installer de haut-parleurs et mettre un petit jazz quand j'arrive tôt le matin -- je dois garder mes écouteurs.

Ci-dessus, une terrasse à la sortie du tube, près du bureau.
Par contre, au bureau, c'est joli. L'emplacement (Canary Wharf, dans l'est de la ville), est flambant neuf. C'est plein de belles tours très "nord-américaines", de béton et d'eau (avec un fort agréable parc en plein centre).

Et c'est organisé comme une université. Comme tout le monde travaille dans le même espace commun, il y a 10 000 salles de réunion dans un espace commun, parsemé de fauteuils, sofas et tables à café pour créer une ambiance où il fait bon échanger sans que ça fasse trop "bureau". Mais ça reste le bureau, après tout...

Donc, samedi passé, je suis passé au bureau pour voir ce que ç'a l'air en plein jour (les matinée sont trop brumeuses et les soirées, trop noires pour que je savoure pleinement les environs du bureau la semaine...). C'est très réussi. Vraiment. Et la marche du bureau à la maison est fort agréable. En prenant son temps, par le nord de la Tamise, il faut compter environ 1h30-2h00 pour faire le trajet à pied.


Incroyable de voir des immeubles récents adjacents à des vieux entrepôts rénovés en lofts à prix stratosphérique. Bateaux, brique, immeubles hyper-modernes de la City à l'horizon et quelques touristes perdus (c'est pas un coin très touristique, disons...).

Quelques clichés additionnels:

C'est un peu flou, mais ça donne une idée des vieille rue des Docklands, à l'est de la ville.

L'ombre que vous voyez là, ben c'est moi...


Je n'étais manifestement pas le seul à apprécier la vue.

Vers la fin du trajet -- coucher de soleil à 3h30 pm... 
C'est joli, mais je vous dis qu'il faut avoir le moral pour garder le sourire si peu d'heures d'ensoleillement.

À ma grande surprise, tout près du coeur de la ville, au nord du Tower Bridge et à l'est de la Tour de Londres, il y a une très jolie marina. Manifestement, les gens qui "parkent" leurs bateaux là ne sont pas à plaindre. En tout cas, pas si on se fie à la taille des bateaux !


Bref, le bureau est devenu une excuse, samedi passé, pour ne pas être au bureau et pour explorer un bout de la ville peu connu mais qui gagne, semble-t-il, en popularité. À un jet de pierre du quartier financiers #2 (et donc, du bureau... on y revient toujours!), on peu comprendre pourquoi. Sauf que probablement que là aussi, les prix des habitations sont épouvantablement élevés...

Le bureau en question...
Canary Wharf, le quartier à l'est où se trouve le bureau.
D'ailleurs, le marché de l'habitation étant ce qu'il est, les gens au bureau habitent loin du bureau. J'ai une collègue qui fait 1h-1h30 de commuting matin ET soir (!) pour aller au bureau. Comme quoi qu'y a des gens qui ont le bureau dans la peau!





Monday, November 14, 2011

Blood, Toil, Tears and Sweat

Depuis une semaine, il y a un brouillard de fou. Tellement que, du 9e étage du bureau, on dirait qu'il y a une grosse tempête de neige. Alors j'étais tout énarvé samedi en lisant sur le site de la BBC qu'il allait faire super-beau dimanche. Je me suis donc planifié une longue marche dans l'Ouest de la ville.

Pour une raison quej'ignore, j'ai pris Falmount à gauche en sortant de chez nous, en oubliant que ç'allait me mener à Elephant&Castle (quel drôle de nom de station de métro, d'ailleurs...). Mon plan d'aller vers le nord a échoué. Seule option : passer par Westminster, à l'ombre de Big Ben (ou de "Big Bang" comme dit Petite...).

Des rues fermées, des gens partout. Presqu'impossible de passer à la hauteur de l'Abbaye tellement les gens étaient tassés. Et, au loin, des détecteurs de métal... J'ai mis du temps à comprendre : j'étais, Ô hasard, en plein coeur des célébrations du Remembrance Day... à 10h40, soit 20 minute avant "l'heure H".

Honnêtement, des milliers de personnes qui se pilent sur les pieds et qui arrêtent, tout d'un coup, de bouger et observent deux minutes de silence, ça force le respect. Au coin de St-James Park, j'ai donc enlever mon chapeau et, devant les deux gardes en sentinelle (comme ceux de la Citadelle, à Québec), j'ai observé deux minutes de silence.

Il faut savoir que cet été j'ai écouté en bloc 8 heures de documentaire sur la première grande guerre. Et je me souvenais des discours de Churchill (I have nothing to offer but blood, toil, tears and sweat), des histoires de raids aériens allemands au-dessus de Londres et de photos de gens qui couchaient dans le métro pour éviter les bombes et qui allaient travailler ensuite. Dans le ciel bleu au-dessus de ma tête, j'ai imaginé des avions de guerre menaçant pendant deux secondes et me suis demandé ce que c'est vraiment d'être en guerre et de ne la gagner qu'au prix de centaines de milliers de vies.

Bien longtemps après les deux minutes de silence, il y a eu une marche des vétérans. Des vrais. Ceux qui étaient là. Dans la boue, sous le soleil du nord africain ou en Normandie au Jour J. Des vieux marchaient, fiers et décorés, au son de la musique militaire. Ils ont défilé durant plus d'une heure (c'est dire à quel point il y en avait !). Des vétérans de 39-45, mais d'autres plus jeunes avec eux. Évidemment, ce sont les têtes blanches qui imposent le plus de respect. On devine leurs secrets. Les horreurs qu'ils ont vues. La fierté qu'ils éprouvent encore.

En quelque part dans tout ça, au bout d'une marche sur la longueur de St-James Park, arrivé à Buckingham Palace, il y avait encore du monde entassé. Mais ils n'avaient pas l'air d'y être pour les vétérans, ou le Jour du Souvenir. Curieux, j'ai attendu avec eux pour me rendre compte soudainement qu'une grosse Bentley me passait sous le nez avec... la Reine à son bord ! Avant même la fin de ma 2e semaine ici, j'aurai vu ti-Liz ! Dans mon énervement, j'ai pris mon appareil photo (beaucoup trop numérique... vous savez : le modèle qui prend 20 minutes à analyser son environnement avant de prendre une photo ?) et j'ai pris (trop tard, évidemment) cette photo de Sa Majesté :


euh... bon. Vous voyez l'auto, là, dans le background ? Ben c'est la Reine. C'est fou de voir tant personne attendre durant aussi longtemps juste pour voir une voiture passer à toute allure pour aller se stationner dans son (gros) drive-way, tout de même. Je comprends mieux pourquoi tout le monde capotait au marriage (très public) du Prince...

Je commence à croire que la monarchie ici, c'est comme le monstre du Loch Ness. Tout le monde va au lac en espérant le voir et on en devine des signes d'existence une fois de temps en temps. Mais c'est assez pour que le monde trippe. (soupir).

Sinon, grosse journée qui devait n'être qu'une simple promenade. Le highlight, sans m'y attendre, a été un moment intense d'histoire vécu à nouveau à travers quelques vieux monsieurs qui marchaient lentement et deux minutes de silence.

Moment auquel la Reine a pris part avec moi.




Sunday, November 13, 2011

Ouverture!


Et bien voilà. Depuis le temps que je le dis, il fallait bien que je le fasse: j'ouvre un blogue (oui, je francise le mot) pour raconter à qui voudra bien l'entendre ce qui m'arrive dans mon périple londonien.

Je suis arrivé le 2 novembre dernier (maudits vols de nuit!) et mes boîtes, elles, sont arrivées exactement 7 jours plus tard. Heureusement que j'avais des valises pleine: ça m'aura permis de "survivre" durant mes premiers jours ici.

Depuis, beaucoup et peu en même temps. Premiers jours au travail, lecture des instructions de la laveuse (située sous mon évier de cuisine... il semble que c'est standard ici...), achat de café (évidemment), pas mal de cuisine (j'évite les restos -- ils ont mauvaise réputation...) et défaisage de boîtes livrées plus tôt cette semaine. Après presque deux semaines, je peux dire que je suis installé.

J'ai mon épicier du coin, le marché (Borough Market, équivalent au Marché Jean-Talon), le métro, la pharmacie...

La seule chose qui me manque, c'est Petite. Mais elle saura bien arriver éventuellement.

Laissez-moi faire le ménage dans mes photos, mes affaires et ma frise du temps et je vous promets d'autres posts plus intéressant. Celui-là, c'était juste pour dire qu'il y aurait quelque chose dans ma page.